Concerto Iconoclaste pour Violoncelle Excentrique & Orchestre
Commanditaire : Commande de l’Orchestre National de Bretagne
Années de composition : 2017-2023
Durée : 36’
Nomenclature : 2 Fl. (2° aussi Pte Fl.) / 2 Htb. (2° aussi C.A.) / 2 Cl. / 2 Bsn. / 2 Cors / 2 Trp. / Trb. B. / Timb. / 2 Perc. / Hpe / Violoncelle solo / 9 Vl. I / 7 Vl. II / 5 A. / 4 Vlc. / 3 Ctb.
Difficulté d’écoute : *** Difficile
Mouvements :
Nombre de notes : 156 789 notes
Nombre de mesures : 906 mesures
Nombre de pages (conducteur) : 171 pages
Nombre de pages cumulées (matériel) : 1 246 pages
« Éclipses Tonales », Concerto Iconoclaste pour Violoncelle Excentrique & Orchestre est un projet de longue date, commande de l’Orchestre Nationale de Bretagne, dans le cadre de ma résidence artistique à leurs côtés.
Écrire un concerto aujourd’hui n’est pas une mince affaire, tant est grand le passif de ce genre musical (concerto avec un « c minuscule » lorsqu’il s’agit du genre musical, mais Concerto en italiques et avec « C majuscule » lorsqu’il s’agit des œuvres en elles-mêmes). Les attentes du public sont relativement figées, avec pour point de comparaison les fleurons du genre : Concerto de Dvořák, Concertos de Haydn, Concerto de Schumann, Concerto de Schostakovitch, Concerto de Saint-Saëns, Concerto d’Elgar, Concerto de Lalo, Concertos multiples de Boccherini, mais aussi des œuvres moins connues, comme le Concertino de Serge Prokofiev, le Concerto de Kabalevsky, celui de Katchaturian, le Concerto de William Walton, le Concerto de Barber, mais aussi le Premier Concerto de Dvořák, peu connu, ou le Deuxième de Saint-Saëns…
Bref ! Autrement dit, essentiellement des œuvres de la période romantique, en ce qui concerne celles qui trouvent régulièrement leur place dans les programmes de nos concerts.
Par ailleurs, l’écriture d’un concerto présuppose de concilier plusieurs impératifs difficilement compatibles : ménager le double-impératif de virtuosité et de mise en valeur du soliste, avec celui d’écrire de la musique intéressante, et pas seulement virtuose pour épater la galerie.
À l’écoute des œuvres contemporaines, on penche souvent plus d’un côté que de l’autre : instrument soliste fortement valorisé, mais au détriment de l’intérêt musical, ou musicalité prégnante, mais au préjudice de la virtuosité…
Pendant toute la durée de composition de mon Concerto, je n’ai donc eu de cesse d’écouter et d’aller à la découverte d’œuvres que je ne connaissais pas, y compris du côté des Concertos pour Violoncelle plus contemporains, si possible en consultant les partitions.
C’est ainsi que j’ai découvert ou redécouvert le Concerto « Tout un Monde Lointain… » de Henri Dutilleux, magnifique de bout en bout, ceux de Krzysztof Penderecki, en particulier son Premier Concerto, l’étonnant Concerto d’Edison Denisov, ou encore le Concerto d’Unsuk Chin, avec ses magnifiques deuxième et troisième mouvements. Voilà du côté des belles découvertes.
Du côté des œuvres qui m’ont moins convaincu, ou avec lesquelles je n’ai pas pu me familiariser comme je l’aurais voulu, on trouve encore quelques classiques : Witold Lutosławski, György Ligeti, les deux de Bernd Alois Zimmermann, ceux d’Alfred Schnittke, Elliott Carter, mais aussi Philippe Schoeller, Philippe Manoury, les deux Concertos de Pascal Dusapin, et tout un tas d’œuvres plus ou moins convaincantes, plus ou moins inégales, plus ou moins abouties.
Ces écoutes m’ont clairement révélé que je n’avais aucune chance de pouvoir rivaliser avec tous ces monuments du répertoire classique, ni même avec les véritables réussites de certains de ces Concertos contemporains.
Et si je ne pouvais pas lutter sur le même terrain que mes illustres prédécesseurs, j’avais tout de même un atout dans ma manche : je suis violoncelliste de formation. Et j’ai d’ailleurs toujours été frustré, au conservatoire, que les études violoncellistiques soient toujours aussi peu tournées vers la musique contemporaine, hormis à doses homéopathiques.
Pour prendre le contre-pied, mon propre Concerto allait donc se situer du côté de l’exploration.
Alors que l’époque est aux instruments « augmentés », j’ai donc pris pour point de départ un Violoncelle à l’inverse « diminué ».
Ainsi, dans chaque mouvement, j’applique des handicaps au Violoncelle, ce qui me permet de faire basculer le Violoncelle d’instrument familier, et instrument romantique par excellence, à porte-étendard de l’expérimental, pour le placer en décalage des attentes que l’on pourrait avoir d’un Concerto contemporain.
C’est la raison pour laquelle j’ai voulu malgré tout indiquer clairement dans le titre Concerto Iconoclaste pour Violoncelle Excentrique & Orchestre, avec la licence poétique qui va bien, afin que le public sache un minimum à quoi s’attendre, et ne se sente pas floué sur la marchandise.
Dans mon Concerto je mets donc en scène la friction entre le poids de la tradition d’une part, et les nouveaux horizons de jeu du Violoncelle d’autre part, en cherchant à élargir ses techniques de jeu au maximum.
J’avais déjà commencé mes expérimentations violoncellistiques depuis un certain nombre d’années, en marge de mes autres travaux, sans pourtant jamais écrire explicitement de pièce de musique pour les exploiter ; j’allais donc enfin pouvoir les mettre en pratique dans une vraie œuvre.
Afin de ménager la surprise, et laisser vierge, autant que faire se peut, l’idée de l’auditeur, la suite du (très long) texte ne sera publiée sur le site qu’après la Création publique de l’œuvre…
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