pour trompette solo, violoncelle & 7 gongs résonants
Année de composition : 2021
Durée : 8’-10’
Nomenclature : Trp. / Vlc. / 7 Gongs (pas d’exécutant associé aux gongs)
Difficulté d’écoute : *** Difficile
Nombre de notes : 2 652 notes
Nombre de mesures : 322 mesures
Nombre de pages (conducteur) : 21 pages
“Flammes de Métal” est une œuvre expérimentale assez curieuse. Je songeais à ce concept depuis au moins quatre ou cinq ans déjà, lorsque j’en ai parlé à Marc Feldman, administrateur de l’Orchestre National de Bretagne (ONB), avec lequel j’étais alors compositeur en résidence.
L’idée de départ l’intrigua, ce qui donna le coup d’envoi de cette œuvre prospective, qui apparaît un peu en décalage avec le reste de mon catalogue. Cette œuvre a d’ailleurs vocation à rester un peu en marge de ma production artistique habituelle. Imaginez : sur la scène, 7 gongs, disposés à hauteur de buste, en arc de cercle face au public. Ajoutez un violoncelliste et un trompettiste, mais retirez le percussionniste ! Tel est le point de départ de ces “Flammes de Métal”, sorte de duo pour 2 exécutants et demi. Qu’adviendrait-il si l’on ne faisait entendre les gongs qu’en résonance par sympathie ?
Rappelons que les résonances par sympathie, c’est quand les fréquences harmoniques d’un corps sonore au repos possèdent des correspondances, des affinités, avec les fréquences émises par un autre corps sonore déjà en vibration, ce qui a pour effet de mettre en vibration le corps sonore au repos, par excitation indirecte. Curieuse idée, n’est-ce pas ?
Pourtant, cette possibilité m’avait été suggérée directement par mes gongs ! En effet, à une époque, un à deux gongs trônaient en permanence dans ma pièce de travail. Parfois les sept, assez rarement, mais, déjà avec un gong, les résonances pouvaient être assez sidérantes : lorsque j’écoutais de la musique, ou lorsque je travaillais mon violoncelle, je me trouvais alors entouré de résonances mystérieuses. En extrapolant, et en imaginant ma collection de sept gongs au complet, en prenant deux instruments puissants et à large ambitus, tels que le violoncelle et la trompette, afin de couvrir une large partie du spectre des fréquences, il me semblait qu’il y avait là une belle opportunité d’expérimentation, à explorer au travers d’une œuvre un peu plus formelle que mes bricolages expérimentaux du dimanche.
L’écriture même de la pièce a représenté un challenge pour moi, puisqu’il m’était impossible de tester directement ce que j’écrivais. Les gongs allaient-ils entrer en vibration comme je l’espérais ? Leurs résonances seraient-elles suffisantes pour être audibles depuis le public ? En guise de préparation, j’ai passé des jours et des jours à analyser les spectres de mes gongs, en les excitant de différentes manières. Mais à l’arrivée, le concept, fort sur le papier, sera-t-il crédible ? Telle est la question, à laquelle je n’ai pas encore de réponse…
Je considère pour le moment cette pièce comme semi-achevée : elle recevra sans aucun doute des retouches, voire des aménagements plus ou moins conséquents. Lors des répétitions, nul doute qu’il faudra procéder à une recherche et à une balance pour équilibrer les différentes composantes de l’œuvre (le violoncelle, la trompette, et les gongs). Le placement du violoncelliste et du trompettiste sera probablement déterminant, et je devrai probablement me livrer à un jeu d’équilibriste pour conserver un fil conducteur, tout en ménageant des temps de résonance purs. En un mot, il me tarde de pouvoir tester le concept, et de terminer la ré-écriture de l’œuvre, car pour une fois, la phase d’écriture ne peut se faire qu’en deux temps.
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