pour grand orchestre symphonique & chœur mixte
Années de composition : 2000-2003 (rév. : 2006)
Durée : 21’
Nomenclature : 3 Fl. (1° aussi Pte Fl.) / 2 Htb. / C.A. / 2 Cl. / Cl. B. / 2 Sax. S. / 3 Bsn (3° aussi Ctbsn) / 4 Cors / 3 Trp. / 3 Trb. (3° Trb. B) / Tuba Ctb. / Timb. / 6 Perc. / Hpe / Pno (aussi Synth.) / Cél. / Chœur (S.A.T.B.) / 16 Vl. I / 14 Vl. II / 12 A. / 10 Vlc. / 8 Ctb.
Difficulté d’écoute : * Facile (grand-public)
Mouvements :
Nombre de notes : 24 399 notes
Nombre de mesures : 364 mesures
Nombre de pages (conducteur) : 72 pages
Nombre de pages cumulées (matériel) : matériel à refaire
“Le Tombeau de Dracula” est une suite pour grand orchestre symphonique et chœur mixte, dont le principal intérêt est de mettre en évidence l’évolution de mon style dans mes jeunes années et les changements dans mon langage musical entre 1999 et 2002.
L’ordre de composition est différent de l’ordre d’exécution — les pièces ont été d’abord écrites et créées indépendamment :
En 2006, j’ai révisé ces trois pièces et je les ai réunies en un cycle, “Le Tombeau de Dracula”, surmontant chacune d’elles d’une citation extraite du roman “Dracula” de Bram Stoker. À cette occasion, j’ai harmonisé la taille de l’orchestre (par exemple en réduisant les six cors de “Dracula” à seulement quatre, mais en ajoutant du célesta ainsi qu’un chœur dans “La Mort de Dracula” et “Dracula”), et apporté quelques modifications plus ou moins légères à l’orchestration. J’ai aussi inséré deux mesures dans “La Mort de Dracula”, et supprimé des passages entiers de “Dracula” pour en écrire de nouveaux.
Voici les textes écrits à l’époque de la composition. Ils font donc référence à la première version de ces pièces. Ces textes, maintenant datés, sont assez rébarbatifs !
Le morceau commence avec des trémolos de cordes, de la harpe, et des pizz. de violoncelles et contrebasses qui symbolisent les douze coups de minuit si on les compte, superposés avec un thème confié à la flûte. L’orchestre s’estompe, laissant place au violon solo, et au marimba, avant que n’entrent les violons, divisés sur la même note mais en trémolos ou jeu ord., avec des notes menaçantes (un intervalle de quarte augmenté) aux basses. Suit alors le cor anglais dans un thème étant une variation du premier, avant que tout l’orchestre en doublures n’énonce quatre notes agressives. La tension se met alors à monter rapidement jusqu’à un fouillis orchestral (« le plus vite possible »). Une agitation prend place, avec les basses et les cuivres se répondant, menaçants, avec des quartes augmentées (que les violons et altos jouent également, en trémolos d’harmoniques), le tout rehaussé par les percussions. Un élément étrange en triples croches prend place, évoquant pour moi les forêts de sapins de Transylvanie, et aussi un peu l’eau. L’élément suivant, avec les glissandos harmoniques et le picolo, est sensé représenter la capacité de Dracula de pouvoir se changer en brouillard. Après le choral de cuivres, un nouveau thème est confié au vibraphone et à la harpe, avec les cordes leur répondant. Puis Dracula apparaît (ces quelques mesures étaient composées dès janvier 2000), et après avoir soulagé sa soif, laisse une nouvelle fois place au choral de cuivres, cette fois-ci avec la sourdine. Suit un élément de transition, avant de revenir au thème énoncé peu avant, enchaînant avec le premier thème, accompagné par les cordes en trémolos d’harmoniques. Enfin, les cordes se livrent à des gettatos en col legno, qui représentent une invasion de criquets, dont Dracula sait prendre l’apparence, tandis que les bois varient le thème initial. Enfin, le morceau s’achève avec cinq mesures, « en se perdant »…
En fait, j’avais composé ces cinq dernières mesures début janvier 2000 (ou fin décembre 1999), soit avant même l’orchestration de “La Mort de Dracula”, avant d’y revenir maintes fois pour aboutir à ce que l’on peut entendre. Je me souviens que l’orchestration de ces quelques mesures m’avait posé problème initialement, c’est pourquoi je les avais orchestrées avant tout le reste, juste avant l’élément des forêts de Transylvanie, c’est-à-dire en juin ou juillet 2000. La majorité du morceau a été écrite sous forme d’esquisses sur plusieurs portées, sans passer par le piano.
La trompette débute le morceau (comme dans la “Cinquième Symphonie” de Malher ou les “Tableaux d’une Exposition” de Moussorgsky orchestrés par Ravel) avec le gong thaïlandais, faisant office de glas. Les cordes et le hautbois reprennent le thème, puis la trompette fini ce qu’elle avait entrepris, accompagnée cette fois-ci, non seulement du gong, mais aussi du cor. À partir de ce moment, l’orchestre s’étoffe peu à peu en une variation, jusqu’à la fin de la première section, achevée par des harmoniques aux cordes, en quarte pour les rendre plus froids. Le second thème est confié au cor anglais, accompagné par un orchestre très léger, puis soudainement, les cors, l’Enfer, avec le troisième thème en pizz. aux violons et altos. S’ensuit un élément de transition, assez froid au début, puis qui introduit au tutti reprenant le thème initial, bientôt divisé avec les violons et enchaînant avec des éléments très « musique de films américaine » aux cors. L’élément de transition reparaît, transposé, et l’orchestre devient moins dense — jeu de timbres, contrebasse en pizz., cor solo et bois — pour deux mesures avant qu’un mouvement de balancier ne s’instaure aux violons et altos. Le second thème émerge de nouveaux avec un trémolo grosse-caisse/tam-tam grave figurant les entrailles de la terre. Les cors reprennent la suite, avec la harpe, le xylophone, et des harmoniques au violoncelle solo faisant penser à un envol (de l’« âme » de Dracula ?), et enfin, la harpe émerge d’un coup de tam-tam grave, avec le thème précédent en variations, aux bois, et la grosse-caisse prolonge la résonance du tam-tam, la fin, l’apocalypse, tandis que les cordes exécutent des glissandos descendant, puis la trompette amène aux pizz. des pupitres de violoncelles et contrebasses surmontés de grosse-caisse, de tam-tam, de gong thaïlandais, et le morceau s’achève dans leur résonance.
Le morceau commence dans une ambiance très mystérieuse, avec les vents, et un peu de percussion, le tout dans le registre médium uniquement, plus avec des accords qu’avec une véritable mélodie. Les basses prennent le relais un court instant, puis l’élément initial refait son apparition. Les altos lui apportent alors une couleur un peu plus chaude. Peu à peu, des instruments se greffent, et un grand crescendo s’amorce, tandis que les cuivres commencent à dominer. Une incursion en majeur se fait alors, et tout l’orchestre s’agite, jusqu’à des cascades réparties à tout l’orchestre et fonctionnant par relais, du grave à l’aigu, et vice-versa. Un paroxysme atteint, le chœur entre avec le thème initial tandis que l’orchestre se désagrège assez brutalement. Une nappe de violons en trémolos dans l’aigu, vibraphone en trémolos, timbales en roulement pianissississimo, et altos et clarinettes se complétant s’installe sous le chœur. Peu à peu, l’orchestre s’étoffe de nouveau en même temps que l’atmosphère devient encore plus solennelle, et le thème se développe. Une incursion en majeur a de nouveau lieu, avec domination des cuivres. La tension instaurée retombe dans un motif aux couleurs sombres. Après un point d’orgue, la première section s’achève. Un thème beaucoup plus lointain et léger en do majeur est présenté aux cordes, puis le chœur (doublé par les clarinettes et les cloches) entre de nouveau, dans un contrechant quasi-diatonique, tandis que les cordes répètent leur thème en crescendo. Des vents entrent puis laissent pour la quatrième reprise la place à des contrechants de clarinettes, cor solo, et bassons. Une transformation en la b majeur a lieu, éclairée par un roulement de triangle. L’élément se transforme encore en mi b majeur, orchestré un peu « pompier », comme les grands tutti des musiques de films américaines. Suit un choral de cuivres, et un élément un peu « magique » et mystérieux, voire inquiétant de par les cors bouchés et la trompette avec sourdine sèche, formant un accord mineur avec septième majeure, réputé inquiétant (“Psychose”). À ce moment, le motif dominant est un dérivé du troisième thème de “La Mort de Dracula”. Le choral de cuivres reprend, avec le cor anglais, et aboutit à une transformation du susdit thème, plus triste que l’original (adapté à l’harmonie du “Finale” en fait, qui est plus proche de celle de “Dracula”), avec vibraphone, cloches, harpe, célesta, et une nappe constituée par le reste de l’orchestre, avant d’être confié aux vents avec une pédale de timbales. Un motif vaguement dérivé du motif de transition de “La Mort de Dracula” apparaît à la flûte, tandis que le thème précité se poursuit en pizz. aux violons, altos, harpe, jeu de timbres, clarinettes, et hautbois. Les violons I reprennent de nouveau le motif en doublant la flûte, et le saxophone soprano propose un contrechant, tandis que jeu de timbres, cloches, mark tree, harpe, célesta, flûte 1 et clarinettes proposent un élément plus « scintillant ». Pendant ce temps, le chœur (doublé par cors et trompettes) rentre mystérieusement, mais en crescendo, avec une variation des accords du thème initial, et les basses commencent à s’agiter. Le thème principal reparaît, les basses étant plus énergiques qu’au début et, le majeur refait une incursion, rayonnant par les cuivres, les cloches et le jeu de timbres, la flûte, ainsi que les basses, qui « ouvrent » plus qu’à tout autre moment la mélodie : c’est le point culminant. Enfin, le dramatique reprend le dessus dans la musique, tandis que l’orchestre au grand complet chute vers la mineur, dans une orchestration un peu musique de films, et un peu deuxième mouvement de la “Cinquième Symphonie” de Malher. Enfin, tout l’orchestre joue un accord très dissonant (la - si - do - ré # - mi - fa - sol #) qui, répété trois fois, conclut le morceau fortississimo dans un climat très tendu.
Pour simplifier un peu l’analyse de la pièce, on peut résumer en observant que la pièce est divisée en deux grandes parties d’une durée équivalente de quatre minutes et demie environ chacune :
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