Cela fait un temps certain que je n’ai pas eu le loisir d’écrire de nouveaux articles sur ce blog, et au vu de mon emploi du temps pour les deux prochains mois, cette situation risque de se prolonger.
Cependant, il y a quelques jours, à l’Opéra Bastille, lors d’une sublime représentation des Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach, dans une non-moins sublime mise en scène de Robert Carsen, la musique m’a inspiré un article tout simple, mais dont l’utilisation peut produire des résultats particulièrement effectifs dans certains contextes.
Comme d’habitude, commencez par vous rendre sur IMSLP pour télécharger la partition.
Vu la genèse mouvementée de cet opéra (inachevé), plusieurs versions co-existent. En l’occurrence, nous allons nous intéresser à ce qui est ici l’Acte III (à partir de la page 201).
Dans ce passage, remarquez les interventions de grosse caisse. Ce timbre si connu nous apparaît comme nouveau dans ce contexte, pourtant il ne s’agit que d’une simple ponctuation par quelques coups de grosse caisse ! Ce qui rend cet emploi si efficace est que l’emploi d’une grosse caisse à ce moment est inattendu, car peu utilisée avant et après dans l’opéra.
Plus loin, page 220, remarquez l’utilisation bienvenue du triangle.
La “leçon” à tirer de cette rapide étude de passage orchestral est que si vous disposez d’un effectif donné et devez tenir un discours musical sur une certaine longueur, il est astucieux de ménager vos ressources en conservant quelques “bottes secrètes” pour le moment opportun. Un instrument au timbre connu, entendu des milliers et des milliers de fois auparavant peut apparaître nouveau si vous évitez de l’utiliser ailleurs qu’à certains passages-clés.