Les films de série B des années 30-40, produits par le petit studio Universal, étaient soigneusement mis en musique par le département musique du studio.
Prenez quelques minutes (ou plus) pour visiter le site de Naxos, et écoutez les aperçus de quelques-uns des titres tirés des musiques de film d’horreur d’antan… Aaah ! Nostalgie…
La qualité de la plupart de ces musiques ne peut que faire blêmir. Même ces films de série de seconde zone étaient considérés avec le savoir-faire qui s’imposait : pas de chef-d’œuvre, certes, pas d’orchestration “novatrice”, des parties de harpe assez américaines, mais on se situe plus proche de Gustav Mahler, Richard Strauss et Claude Debussy — avec les lumières Hollywoodiennes (je songe notamment à son Clair de Lune orchestré par Lucien Cailliet / écoutez Together, Resting, et le End Title de The Creature of the Black Lagoon) — que de la soupe techno uniforme et chiante à mourir, ou de la musique pseudo-“classique”, pauvre comme pas deux, présentes dans la plupart des films actuels. Même les thèmes sont intéressants et harmoniquement riches, bien loin des cartons réutilisables qui ne dépassent pas la dominante (à l’état fondamental s’il vous plaît, les renversements ce sera dans la mode de l’année prochaine !) illustrant les films modernes.
Les délais ne sont plus les mêmes, certes, mais les moyens en jeu non plus ! À l’époque, un département entier s’occupait de la musique, avec son armée de compositeurs, d’orchestrateurs, de copistes, et de son propre orchestre — tout ça en interne —, mais avouons que le résultat avait de la gueule ! Infiniment plus que la musique de film de série A d’aujourd’hui…